Il n’est pas toujours facile de s’avouer avoir un ou des traumatismes ou de l’exprimer à quelqu’un d’autre, y compris les membres de sa famille ou à quelqu’un en mesure de vous aider.
Pourtant, c’est à la fois important pour soi, car se l’avouer et le reconnaître, c’est alors faire un pas vers la guérison. C’est aussi un pas éventuel dans la prévention, notamment dans le cas des abus sexuels. Si l’agresseur n’est ni démasqué, ni puni, pour lui, cela équivaut à une approbation pour continuer avec d’autres… (d’ailleurs, si vous voulez prévenir d’un abus autour de vous ou qui vous concerne et si vous êtes démuni, le 119 est LE numéro d’appel national pour l’enfance en danger).
A l’heure actuelle, en novembre 2017, enfin un mouvement d’une certaine ampleur semble s’amorcer pour qu’enfin les choses changent. Un sondage récent, relaté par un article du journal le Monde, avance des chiffres : sur 1030 personnes représentatives de la populations, 22 % disent avoir été maltraitées dans leur enfance, toutes formes de maltraitance graves confondues et 16% ont été agressées sexuellement. 72% des personnes agressées sexuellement étaient des femmes, 28% des hommes.
En cabinet, je reçois entre 20 à 30 personnes par semaine, et chaque semaine, environ 50% des personnes sont encore fortement traumatisées par leur enfance, coups, humiliation, dévalorisation, culpabilisation, rejet, abandon, discrimination… Certains sont encore tellement traumatisés qu’ils ont extrêmement peur de répéter cette éducation, ces traumatismes avec leurs propres enfants et du coup, s’interdisent d’avoir des enfants ou ont peur d’avoir un conjoint ou une conjointe qui soit violent. Quelques fois, c’est plus insidieux : ainsi un enfant qui partage longtemps les problèmes d’un parent très anxieux, voire dépressif ou-même suicidaire, est alors traumatisé de façon chronique et se sent investi de la mission de sauver son parent. Bien sûr, cela induit un tas de conséquences et de symptômes : cauchemars à répétition, insomnie, boulimie, migraines, maladies auto-immunes, anorexie, crises d’angoisses chroniques, dépression…
En cabinet, sur ces 20 à 30 personnes par semaine, environ 5 parlent d’agressions sexuelles, souvent dans l’enfance et dans le cadre familial élargi.
Malheureusement, parler de tout cela est encore bien souvent tabou surtout que les bourreaux, les agresseurs, se placent souvent en position d’autorité et intimident les victimes ou les culpabilisent après les avoir gravement blessées.
Ces victimes restent alors longtemps blessées émotionnellement au point parfois d’occulter, « d’oublier », car faire face à cette violence subie est insupportable. Evidemment, cette occultation, cet oubli, n’est que momentané, même si cela peut durer des années, et le traumatisme enfoui agit alors comme un poison violent avec de lourdes conséquences qui handicapent la personne…
Enfin, il est aussi tout à fait possible d’être traumatisé par ce que vit un proche, ou de garder un traumatisme suite à un accident de voiture, ce qui conduit alors plus tard à une phobie…
Heureusement, il existe des méthodes pour transformer ces traumatismes, même chroniques, en vieux souvenirs qui n’auront quasiment plus d’impacts émotionnels… L’Hypnose ericksonienne, l’EMDR, l’EFT, peuvent permettre cela si le praticien possède une bonne méthodologie. l’EMDR notamment est LA technique de choix, scientifiquement validée à de nombreuses reprises.
En cabinet, il n’est pas nécessaire de rentrer dans les détails, il arrive que les personnes me disent : « j’ai vécu quelque chose de terrible, mais je n’arrive pas à en parler ». Et il reste tout à fait possible de travailler alors sur ce ou ces traumatismes, sur ces abus sexuels, pour les réduire, pour arriver à les accepter afin de s’en détacher et d’être enfin en paix avec son passé et soi-même.